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jeudi 4 septembre 2008

Pensée subversive n°027 "De l'extraordinaire nature"


L'homme prend tout doucement conscience de son impact sur la nature, aussi les documentaires traitant de ce sujet sont rémunérateurs, et deviennent légions.

Pleins de bonne volonté, les commentateurs tentent de capturer notre attention en employant des superlatifs. On nous décrit des espèces «merveilleuses», «extraordinaires», «magiques», «époustouflantes», «fantastiques», «stupéfiantes»...

Oublierait-on que le principe même du respect de la nature consiste à éprouver d'abord une profonde humilité pour le milieu dont on est issu? Si nos ancêtres avaient ressenti le besoin de cette nécessaire révérence, bien des espèces devenues rares seraient ordinaires aujourd'hui.

Apprenons donc le respect de la nature en commençant par les pissenlits, les orties et autres moustiques, si nous ne voulons pas que demain nos petits-enfants s'émerveillent devant la beauté de leurs quelques «extraordinaires» descendants.


Original: 20080904-00
Version: 20080904-1



vendredi 29 août 2008

Pensée subversive n°026 "Des prophètes et du jugement dernier"

Comment sait-on que Dieu est le seul dieu, et que c'est lui qui a créé le monde physique, chimique, biologique et enfin spirituel avec son image «l'homme»?

Si on en croit les chrétiens, cela s'est produit par son Fils Jésus Christ qui l'accompagnait depuis toujours («Nul ne connaît le Père sinon par le Fils»). Pour les adeptes du judaïsme ou de l'islam, cette révélation remontrait à Abraham, qui y aurait cru plus qu'en sa propre expérience de la vie. Cela lui fut, dit-on, imputé à justice, et tous ceux qui eurent la même foi qu'Abraham, furent sauvés.

A quelle édifice logique se réfèrent donc ces prophètes qui nous révèlent l'existence de ce Dieu unique et créateur?

D'abord, ces trois religions sont dites «révélées», et elles interdisent donc à tout nouveau prophète d'avoir, indépendemment de celles-ci, la révélation du Dieu créateur.

Ce point de doctrine permet de distinguer le Vrai Dieu (Officiel) s'étant présenté «de Lui-même» dans l'Histoire, des dieux que chacun peut imaginer, «par nécessité», n'existant que dans la pensée et qualifiés de «dieux des philosophes».

L'adepte ne peut donc, par lui-même, recevoir la révélation de l'existence de son Dieu créateur. Celle-ci doit lui être apportée par un co-religionaire qui le relie à la tradition de sa confession. Ceci évite des interprétations dissidentes et potentiellement sectaires.

Beaucoup de fidèles de ces trois religions abandonneraient toutes références à celles-ci, si ils connaissaient et avaient médité ce point de doctrine, pourtant évident et officiel.

Ensuite, pourquoi ce Dieu, si il existe, se présenterait-il comme Unique et Créateur?

Il est curieux de voir le Créateur de toute vie surenchérir sur les arguments des utilisateurs de raisonnements mégalomanes et machistes qui rendent les forts plus forts, et les faibles plus faibles.

Il est aussi étrange de le voir se substituer à la foi de son disciple, celle-ci étant pourtant naturellement nécessaire à la validation de sa propre expérience.

Il est étonnant de le voir obliger son prophète à disséminer cette révélation auprès de personnes ne l'ayant pas vécue elles-même, remplaçant ainsi la foi qu'ils ont en leur propre pratique par une expérience de crédulité, peut-être alors justifiée, mais créant ensuite un précédent autorisant tous les abus.

Enfin, si on considère les effets négatifs des religions monothéistes sur la diversité des espèces et des cultures, il est bizarre de voir ce Dieu créateur de toute vie initier une pareille destruction.

Finalement, au bout d'une existence consacrée à la foi en son Dieu, le fidèle se voit jugé par son Créateur.

Sera-t-il alors condamné pour avoir conservé la foi en sa propre expérience, ou récompensé pour avoir cru en les dires d'un autre?

Ou peut-être attend-t-on de lui qu'il aie transformé un dieu de pensée créé par lui et par nécessité, somme-toute un dieu des philosophes, en un Dieu se manifestant dans l'Histoire et révélé par autrui?

L'adepte, pourra-t-il se retourner alors pour trouver quelque soutien auprès du prophète en qui il a fait confiance, ou, le verdict ne sera-t-il prononcé que sur la base de son expérience vécue propre?

Si une personne conserve la foi irrationnelle dont elle a besoin pour valider sa propre expérience, si elle suit du début jusqu'à la fin sa propre détermination, si elle prend librement, et par elle-même, les décisions nécessaires à la poursuite de sa vie, alors, seule la fatalité peut avoir raison d'elle. En effet, au moment de rencontrer la mort, le chemin qu'elle aura poursuivi pour arriver à l'endroit de cet ultime rendez-vous aurait été pris de toutes façons. Elle n'en fera porter la responsabilité à personne d'autre qu'à elle-même.

Dieu n'aimerait-il que les irresponsables?


Original: 20080830-00
Version: 20080830-4

jeudi 28 août 2008

Pensée subversive n°025 "De l'animal biologique et du temps présent"

[L'animal est pris ici dans le sens de tout être vivant dépourvu des «spécificités» des êtres humains.]

L'idée que se fait «l'humaniste» de l'animal biologique est compromise par le préjugé de supériorité que fait peser beaucoup de traditions religieuses (monothéistes en particulier) sur l'être humain.

Ainsi, on charge l'animal biologique de causes finales lui interdisant d'avoir une véritable existence propre, pouvant échapper à notre pensée dite «humaine». Il n'aurait donc pas d'autres buts que de se nourrir ou encore se reproduire, et tous ses comportements devraient être interprétés en ce sens.

Ce n'est pas parce que l'évolution impose à toute vie qui subsiste la nécessité de se nourrir et de se reproduire, que la vie animale aurait été «créée» pour réaliser ce dessein.

Si la vie animale était bâtie pour éprouver des manques, tels que être affamé, pourquoi ne serait-elle pas aussi constituée pour en éprouver d'autres comme le besoin de déféquer ou d'uriner? Les appétences sont faites pour être assouvies, et non la vie pour les éprouver.

Comment en est-on arrivé là?

L'animal biologique conçoit le temps de façon cyclique:

Dans leur obstination à concevoir un Dieu synonyme de «souverain bien», les traditions religieuses (monothéistes, surtout) ont eu tendance à séparer le bien du mal, au lieu de les percevoir comme un tout indissoluble. Ainsi on parle d'une vie créée pour «inspirer sans expirer» (croitre sans décroitre), manger, boire, naitre et ensemencer.

Pourquoi ne pas parler d'une vie faite pour «expirer sans inspirer» (décroitre sans croitre), déféquer, uriner, mourrir, ou servir de terreau? Cela serait tout aussi possible, si la vie n'était pas le fruit d'une évolution, mais «créée»!

C'est cette séparation, qui provoque le déséquilibre, la souffrance psychologique, et finalement l'action forcenée.

Dire d'un goinfre, d'un tueur, d'un violeur, ou d'un obsédé sexuel qu'il agit comme un animal, est typique du raisonnement d'un «humaniste» qui se borne à imaginer l'être humain comme supérieur à l'animal, et non de l'analyse faite par un être doué d'intelligence et d'un jugement pondéré.

L'intelligence biologique consiste simplement à vivre encore au/le moment présent. Toutes les stratégies concourant à ce but sont donc «intelligentes».

L'intelligence cérébrale consiste à prévoir quels influx nerveux vont traverser le cerveau si telle ou telle action motrice est entreprise/contenue. Elle ne peut donc s'intéresser qu'aux mécanismes répétitifs.

Les êtres biologiques nous entourant, étant tous le fruit d'une évolution qui nous échappe de par l'absence de caractère cyclique, il est impossible de vivre le temps présent d'une autre façon que biologique. Les religions, les philosophies, les idéologies, et même les simples idées nous éloigneront toujours de la réalité de ce qui nous entoure ici, et maintenant.


Original: 20080828-00
Version: 20080905-1



mercredi 27 août 2008

Pensée subversive n°024 "De l'amour naissant et de l'amertume"

L'amour naissant ressemble à une graine. Tant que celle-ci est maintenue dans des conditions adéquates de sècheresse et de lumière, elle peut être conservée indéfiniment.

De même, la faculté d'aimer, don de la nature permettant, entre autre, la reproduction, et l'éducation de la descendance, peut se conserver intacte, tant qu'elle ne rencontre pas les circonstances nécessaires à son éclosion.

Mais, une fois les conditions d'humidité et d'obscurité rencontrées, la graine germe, et la plante qui y est contenue commence à croitre. De façon semblable, lorsque les circonstances biologiques appropriées surviennent, l'amour se développe, et entraine les comportements qui y sont liés.

Véritable cadeau de la vie, l'amour ne doit pas être confondu avec les idées et idéaux que nous nous créons afin de tenter d'échapper à notre misère, ou à la morosité de notre existence. L'amour trouve son origine dans la biologie, et non dans la psychologie, la philosophie, ou la religion.

Tenter de stopper, de freiner, ou de figer un amour naissant, c'est comme s'efforcer de paralyser la croissance d'une graine germée. L'exercice, s'il s'avérait possible, serait en tout cas impraticable à celui qui en ignorerait les lois de l'évolution, et donc de la chimie. Si celui-ci se hasardait à le tenter, il ne provoquerait que le dépérissement inexorable de la vie contenue dans la graine, ou de cet amour encore naissant.

Si les plantes mortes de vieillesses, ou avortées forment un terreau, à l'intérieur duquel les graines trouvent des conditions propres à leurs germinations, les amours précocement défunts créent ensemble une amertume ambiante, dans laquelle un nouvel amour naissant se distingue aisément de son contexte.

Trouver une cause finale à toute cette amertume, en se disant «C'est que cet amour ne devait pas se produire!», donne raison aux exterminateurs et autres tortionnaires.

Original: 20080827-00
Version: 20080830-1



vendredi 1 août 2008

Pensée subversive n°023 "Des causes finales"


Seules les idées sont créées dans un but déterminé.

Rien dans l'univers physique, chimique, ou biologique n'est «créé» en vue d'obtenir un résultat prévu par avance.

Le monde qui nous entoure est le fruit de mécanismes physiques, chimiques et biologiques. L'évolution biologique, par exemple, qui définit toute matière vivant actuellement, est d'origine chimique. Les expériences de Sol Spiegelman vers 1970 à propos de l'ARN montrent clairement la nature exclusivement chimique de l'évolution biologique.

Même lorsque les biologistes manipulent l'ADN de cellules vivantes en vue d'obtenir des êtres viables aux caractéristiques déterminées, ni les matériaux utilisés, ni le résultat obtenu ne sont «créés» en vue d'obtenir le résultat escompté. La matière physique est et restera «indifférente» aux idées dont l'homme tente de la charger. Si le résultat correspond au but attendu, c'est simplement que les lois de la chimie ont été bien comprises, et respectées par ces biologistes, et non que ces derniers auraient été subitement transformés en «Dieu».

De même, ni le grain, ni la poule, ni l'oeuf, ne sont «faits» pour être mangés. Leurs existences ne tiennent pas à une idée, ils existent pour eux-mêmes, n'en déplaise aux cultivateurs et éleveurs qui les ont nourri.

C'est ainsi qu'on peut parfois entendre de curieuses réflexions:

Celle par exemple de cette commentatrice qui disait d'un peuple vivant de façon traditionnelle:

- «Ils sont utiles à la diversité culturelle de la planète. Ils appartiennent à la richesse de notre Terre.»

Voilà un discours rempli de bonnes intentions! A l'écouter, on aurait pu penser que son message s'adressait à un mari vindicatif, orgueilleux et présomptueux, qui aurait eu comme projet de détruire toute vie qu'il aurait jugée inutile.

Dans ce cas là, pourquoi notre commentatrice ne dit-elle pas carrément:

- «Ils ne sont utiles qu'à eux même et c'est déjà bien suffisant. Qui es-tu, toi pour oser dire que tu connais l'origine et la destination des êtres? Tu te prends donc pour «Dieu»? L'ensemble des êtres vivants sur terre n'est, en lui-même, ni riche ni pauvre, il n'a pas été «créé» pour que nous en jugions!»

Ce second discours, serait bien plus utile que le premier qui contient implicitement des théories inexactes et dangereuses.

Dans un autre registre, il est normal, que les couples qui en ont les moyens, décident du moment propice à accueillir leur progéniture.

Mais, lorsque l'enfant est là, dire que «les conditions n'étaient pas remplies», revient de nouveaux à vouloir dicter au vivant des lois imaginées par nous-même. C'est ignorer les principes mêmes du monde biologique.

Aussi, dire de tout enfant qu'il est «incomplet», ou «en devenir», c'est encore vouloir attribuer une «cause finale» à un être vivant. C'est tenter de le charger d'une mission qui n'a rien avoir avec sa nature.

L'enfant n'est pas là pour servir la société, c'est la société (une idée inventée par les hommes dans un but déterminé) qui est là pour servir l'enfant.

Original: 20080801-00
Version: 20080802-1

vendredi 20 juin 2008

Pensée subversive n°022 "Du Dieu méprisant"

La plus grande ruse du Diable est de prétendre qu'il n'existe qu'un seul Dieu.


Méprisable, est l'adjectif qui qualifie celui qui méprise. Méprisable est synonyme de "méprisant".

Original: 20080620-00
Version: 20080620-01

dimanche 4 mai 2008

Pensée subversive n°021 "De l'animalité et de l'humanité"


Si l'essentiel de la vie ne peut être constitué d'idées, et que le cerveau retrouve sa fonction d'organe au sein d'un ensemble corporel organisé par l'ADN, alors la plupart des théories proclamant la suprématie de l'homme sur l'animal deviennent désuètes.

[Le mot animal est pris ici comme "l'ensemble du monde vivant moins les humains".]


L'atitude outrée de nos contemporains face aux "crimes contre l'humanité", alors que certaines espèces animales subissent un traitement plus destructeur que celui infligé par les pires auteurs de génocides, se révèle pour le moins paradoxale.


Si l'erreur de ces auteurs est d'avoir traité des ethnies humaines comme s'ils s'était agi d'insectes "parasites", et si il n'existe plus aucune suprématie de l'homme sur l'animal, alors, on peut se rendre compte que la grande majorité des humains partage finalement le même regard sur la vie que les pires racistes. La différence ne se situe, finalement, que sur l'emplacement d'une simple frontière: celle qu'on trace entre l'humain et le non humain, et qui parait alors de moins en moins justifiée.


De même, toutes les législations humaines, dont la plupart condamnent le racisme, tiennent, de fait, l'espèce humaine comme "première espèce à protéger", ce point de vue est-il raisonnable quand il s'agit de protéger le libre développement des divers ADN issus de la nature?


Si seulement, les humains incluaient dans leurs législations, les intérêts d'une seule pauvre petite autre espèce que la leur, concédons même celle qui leurs paraitrait la "plus proche", telle que les bonobos, les chimpanzés, ou les dauphins, ou encore les éléphants... peu importe...


Non, les humains ont décidé que ce n'était pas du tout nécessaire, la folie narcissique qui les affecte n'a même pas besoin d'un "extérieur" pour se reproduire... cela se passe en famille...


Il est facile de remettre en question et condamner une foule de comportements humains, dès qu'on affaiblit cette barrière homme/animal. Il est, par contre, beaucoup plus difficile d'imaginer un monde vivable où cette barrière n'existerait plus.


Mais la difficulté tient plus à des habitudes comme se sentir obligé à situer ses propres actions dans "le bien absolu", plutôt qu'à une véritable impossibilité. Il est, par exemple, rare d'entendre un de nos contemporains dire "... ce n'est pas très bien ce que je fais, mais, il faut bien continuer à vivre et j'ai choisi ce qui me semblait le moindre mal...", on entend bien plus souvent un discours de "gagnant" basé sur la "foi"!


Et pourtant, le plus "auto-complaisant" de ces deux discours est le second, puisqu'il tord la réalité pour satisfaire à un besoin égoïste de "bien" et de "foi".


Avant de décréter inimaginable, un monde où la barrière homme/animal serait abolie, faisons donc d'abord, l'effort de ne plus être complaisants envers nous-même. Cet effort est peut-être beaucoup plus considérable que nous l'imaginons, et c'est peut-être la peur de l'affronter, qui nous prive d'une bien nécessaire imagination.


Original: 20080504-00
Version: 20080828-01

Pensée subversive n°020 "Du cerveau et du corps"


Les informations qui nous parviennent du monde extérieur nous paraissent riches et variées. Elles sont constituées de sensations telles que sons, images, odeurs, gouts, "touchés", ayant chacune une foule de caractéristiques.

Elles se présentent cependant toutes, physiquement, de la même manière. Les influx nerveux qui représentent une information auditive, ne sont pas différents de ceux qui représentent une information visuelle. La différence provient plutôt des régions du cerveau qui les reçoivent, et les traitent. En effet, celles-ci se sont spécialisées au cours de notre évolution selon le rythme des informations contenues dans leurs influx nerveux respectifs. Elles se sont donc différenciées les unes par rapport aux autres en régions spécifiques, traitant l'une des sons, l'autre des images, etc...

Les informations provenant du monde intérieur, telles que sensations de douleur, d'étouffement, de satiété, etc, sont aussi transmises de la même façon, les régions du cerveau les analysant se sont également spécialisées à leurs manières, et rien ne les distingue, fondamentalement, à part cette adaptation spécifique, des premières. La seule différence est que nous savons, par expérience, que nous devons absolument signaler ces sensations à autrui si nous voulons qu'il en prenne connaissance.

Le premier rôle de notre cerveau est donc, en général, de recevoir des impulsions nerveuses, les trier: c'est un rôle "sensible".

Le dernier rôle est de provoquer l'action musculaire de certains de nos organes: c'est un rôle "moteur".

Entre les deux se situe un rôle constitué par un travail d'analyse et de simulation imaginaire, afin de prévoir les influx nerveux futurs, ainsi que les conséquences d'une éventuelle action motrice sur ceux-ci: c'est un rôle "décisionnel".

Cela ne donne aucunement au cerveau le rôle de dicter au reste du corps sa conduite, de sa propre initiative.

En effet, le cerveau n'apparait que tardivement dans l'évolution de la vie, dans l'évolution de l'espèce humaine, et dans l'évolution à chaque fois répétée, de l'embryon humain. La vie existe bien avant le cerveau, et ce ne peut être lui qui en fixe le sens.

Ou réside donc cette partie de nous même contenant le plan, le but de notre vie?

On sait par la science moderne que le scénario du développement de toute matière vivante est entièrement contenu dans son ADN. C'est donc là qu'on doit chercher le véritable "chef", le véritable principe organisateur de la vie.

L'ADN contient le programme de déploiement de tous les organes, y compris celui du cerveau, et ceux-ci sont censés fonctionner en parfaite synergie. Le cerveau est donc, lui aussi, présumé à limiter son action à l'intérieur de ce cadre.

On pourrait imaginer qu'il existe dans la structure inscrite dans l'ADN l'origine d'une transmission du rôle de "chef" depuis l'ADN vers le cerveau.

Si les choses s'étaient passées ainsi, les informations accumulées dans l'ADN au cours de l'évolution devraient être rendues accessibles par le cerveau, afin que celui-ci aie la possibilité de décider, en connaissance de cause, de la destinée même de cet ADN.

Or, l'univers dans lequel l'ADN a évolué est très différent de celui auquel notre cerveau nous a accoutumé. Le monde de l'ADN, est le monde de la chimie et de la physique des particules élémentaires. Lorsqu'on essaie de le comprendre on doit mettre en oeuvre une logique particulière appelée logique quantique. Celle-ci est de type probabiliste, distincte de cette logique déterministe qui nous est commune, et qui semble pourtant bien adaptée à notre univers habituel.

Le "passage de relais" comme "passage de la fonction de chef" entre l'ADN et le cerveau ne semble donc pas avoir été planifiée dans l'ADN, et c'est seulement avec la découverte du microscope à effet tunnel qu'un cerveau terrien peut constater "de visu" que les objets quantiques obéissent individuellement à des lois probabilistes.

En effet, les lois probabilistes qui régissent la physique quantique ne sont pas dues à une quelconque incapacité à ne considérer ces objets que par grands nombres. Ces lois restent vérifiées sur des objets individuels. Le microscope à effet tunnel permet de "voir" enfin, après ces milliards d'années d'évolution qui permirent l'apparition d'un cerveau capable de concevoir un tel instrument, cet univers complètement différent de celui auquel nous somme habitués, et qui est pourtant cet univers étrange, duquel nous sommes directement issus.

La première "image" du premier microscope à effet tunnel constitue symboliquement une étape infiniment plus importante non seulement pour l'humanité, mais pour l'ensemble du règne vivant terrien, que le premier pas de l'homme sur la lune.

La réalité de cet ADN et de son étrange univers dans lequel il a évolué, est bien différente du "rêve" de "l'homme conquérant l'univers" que certains voudraient voir se réaliser en "l'humanité". L'une, la réalité, impose un développement naturellement harmonieux de toutes les parties, l'autre, le "rêve", est fait de préjugés, d'intolérance, de persuasion et de volonté d'asservir.

Et, d'ailleurs que veut donc bien dire ce mot "rêve" qui semble justifier, à la fois, l'origine et le but de bien des actions de nos contemporains?

Est-ce cette activité intense du cerveau pendant le sommeil paradoxal et qui semble destinée à re-stimuler les neurones que, par refoulement ou autre raison, nous n'employons plus?

Si c'est de cela qu'il est question, admettons donc que les seules informations dont nous puissions disposer sont les souvenirs de ces états, souvenirs qui sont nécessairement bien éloignés des originaux puisque les électroencéphalogrammes de ceux qui les vivent sont bien différents de ceux qui s'en souviennent.

Là aussi, il faudra attendre les progrès de la science, de l'imagerie médicale du cerveau en l'occurence, pour que nous ayons une toute petite idée de ce que nous vivons effectivement pendant que nous rêvons.

Ou alors parle-t-on de la multitude d'états intermédiaires entre le sommeil paradoxal et l'état de veille: hypnose profonde, hypnose légère, rêverie, relaxation, détente...?

Même la notion de contemporanéité tient plus, chez nos semblables, de la "mode" et du "rêve", plutôt que de ce qui apparait pourtant clairement à travers l'évolution, comme "l'ensemble de l'ADN vivant".

Ériger la suprématie du cerveau sur le corps comme ériger en but de l'humanité, les errances de ces quelques "rêveurs de conquêtes et de dominations", plutôt que reconnaitre l'adaptation réelle de notre ADN au cours de son long processus d'évolution, est plus qu'un crime contre l'humanité, c'est un crime contre la vie dans son ensemble et c'est donc un véritable crime contre notre planète.

Original: 20080504-00
Version: 20080504-01

Pensée subversive n°019 "Des idées et de la philosophie"


Puisque, perpétuellement, nous sommes condamnés à parfaire ce monde imaginaire que nous nommons "réalité", tout en reconsidérant cet autre monde imaginaire que nous nommons "notre passé", alors, ni notre vie, ni le but que nous lui assignons ne peuvent se résumer en une manifestation déterminée telle qu'une "idée".

La vie n'est pas constituée d'une succession d'idées, et elle ne tend donc pas vers un idéal.

L'homme qui mène sa destinée dans le flot de la vie, telle qu'elle se montre parsemée d'idées, ressemble bien plus à un navire poursuivant sa route dans l'océan, parmi de dangereux récifs, écueils qu'il faut connaitre, situer, et bien étudier, afin d'éviter de s'y fracasser, plutôt qu'au simple parcourt de quelqu'un ayant de la "suite dans les idées".

Si la "philosophie" est l'art de contraindre la vie à se situer à l'intérieur d'idées, alors, elle se résume à l'art de dominer autrui, à le forcer à abandonner le fil de sa propre vie afin de le faire entrer dans le cadre rigide et définitif d'idées préétablies: péché, repentance, conversion, baptême, absolution...

Par contre, si la philosophie se montre "amie de la sagesse", alors elle aide autrui à se libérer du cadre restreint de ses propres idées, comme de celui des idées en général, afin de laisser libre cours à la vie telle qu'elle se présente à nous depuis son origine, depuis notre origine: spontanéité, respect de la nature, refus de l'amputation et du refoulement...

Renoncer à asservir la vie au monde des idées n'est pas contraire à une démarche rationnelle:

L'individu pense par lui-même depuis son origine, et n'admet donc que ce qui est démontré par lui-même, attitude qu'on peut qualifier de "libre examen". Cette attitude, aussi dénommée "esprit critique", alors adoptée spontanément, est l'une des caractéristiques principales, de la démarche scientifique, et se montre absolument nécessaire lors de toute découverte /création nécessitant un remaniement du cadre théorique admis, et nécessitant donc une étape où le chercheur/créateur se retrouve seul contre tous.

La logique peut aussi, enfin, se retrouver libérée des états se résumant par "vrai" ou bien "faux". Ceux-ci sont en effet devenus semblables à de simples rochers desquels il faut plus ou moins s'approcher ou s'éloigner, sans jamais les atteindre, de façon à ne point s'y briser et continuer le voyage. Elle pourra ainsi satisfaire, par exemple, à la compréhension des phénomènes quantiques.

Les idées se montrent donc elles-mêmes plus spontanées, plus rigoureuses et plus fécondes, lorsqu'elles ne prétendent ni s'auto-créer de façon incestueuse, ni s'imposer par quelque violence dissimulée ensuite par refoulement, mais être générées naturellement depuis notre imaginaire.

Original: 20080504-00
Version: 20080504-01

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Charleroi, Hainaut, Belgium
Peu m'importe de convaincre, d'être médité, compris ou même d'être lu. Il me suffit d'être publié... "Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer" (Guillaume d'Orange).