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dimanche 4 mai 2008

Pensée subversive n°020 "Du cerveau et du corps"


Les informations qui nous parviennent du monde extérieur nous paraissent riches et variées. Elles sont constituées de sensations telles que sons, images, odeurs, gouts, "touchés", ayant chacune une foule de caractéristiques.

Elles se présentent cependant toutes, physiquement, de la même manière. Les influx nerveux qui représentent une information auditive, ne sont pas différents de ceux qui représentent une information visuelle. La différence provient plutôt des régions du cerveau qui les reçoivent, et les traitent. En effet, celles-ci se sont spécialisées au cours de notre évolution selon le rythme des informations contenues dans leurs influx nerveux respectifs. Elles se sont donc différenciées les unes par rapport aux autres en régions spécifiques, traitant l'une des sons, l'autre des images, etc...

Les informations provenant du monde intérieur, telles que sensations de douleur, d'étouffement, de satiété, etc, sont aussi transmises de la même façon, les régions du cerveau les analysant se sont également spécialisées à leurs manières, et rien ne les distingue, fondamentalement, à part cette adaptation spécifique, des premières. La seule différence est que nous savons, par expérience, que nous devons absolument signaler ces sensations à autrui si nous voulons qu'il en prenne connaissance.

Le premier rôle de notre cerveau est donc, en général, de recevoir des impulsions nerveuses, les trier: c'est un rôle "sensible".

Le dernier rôle est de provoquer l'action musculaire de certains de nos organes: c'est un rôle "moteur".

Entre les deux se situe un rôle constitué par un travail d'analyse et de simulation imaginaire, afin de prévoir les influx nerveux futurs, ainsi que les conséquences d'une éventuelle action motrice sur ceux-ci: c'est un rôle "décisionnel".

Cela ne donne aucunement au cerveau le rôle de dicter au reste du corps sa conduite, de sa propre initiative.

En effet, le cerveau n'apparait que tardivement dans l'évolution de la vie, dans l'évolution de l'espèce humaine, et dans l'évolution à chaque fois répétée, de l'embryon humain. La vie existe bien avant le cerveau, et ce ne peut être lui qui en fixe le sens.

Ou réside donc cette partie de nous même contenant le plan, le but de notre vie?

On sait par la science moderne que le scénario du développement de toute matière vivante est entièrement contenu dans son ADN. C'est donc là qu'on doit chercher le véritable "chef", le véritable principe organisateur de la vie.

L'ADN contient le programme de déploiement de tous les organes, y compris celui du cerveau, et ceux-ci sont censés fonctionner en parfaite synergie. Le cerveau est donc, lui aussi, présumé à limiter son action à l'intérieur de ce cadre.

On pourrait imaginer qu'il existe dans la structure inscrite dans l'ADN l'origine d'une transmission du rôle de "chef" depuis l'ADN vers le cerveau.

Si les choses s'étaient passées ainsi, les informations accumulées dans l'ADN au cours de l'évolution devraient être rendues accessibles par le cerveau, afin que celui-ci aie la possibilité de décider, en connaissance de cause, de la destinée même de cet ADN.

Or, l'univers dans lequel l'ADN a évolué est très différent de celui auquel notre cerveau nous a accoutumé. Le monde de l'ADN, est le monde de la chimie et de la physique des particules élémentaires. Lorsqu'on essaie de le comprendre on doit mettre en oeuvre une logique particulière appelée logique quantique. Celle-ci est de type probabiliste, distincte de cette logique déterministe qui nous est commune, et qui semble pourtant bien adaptée à notre univers habituel.

Le "passage de relais" comme "passage de la fonction de chef" entre l'ADN et le cerveau ne semble donc pas avoir été planifiée dans l'ADN, et c'est seulement avec la découverte du microscope à effet tunnel qu'un cerveau terrien peut constater "de visu" que les objets quantiques obéissent individuellement à des lois probabilistes.

En effet, les lois probabilistes qui régissent la physique quantique ne sont pas dues à une quelconque incapacité à ne considérer ces objets que par grands nombres. Ces lois restent vérifiées sur des objets individuels. Le microscope à effet tunnel permet de "voir" enfin, après ces milliards d'années d'évolution qui permirent l'apparition d'un cerveau capable de concevoir un tel instrument, cet univers complètement différent de celui auquel nous somme habitués, et qui est pourtant cet univers étrange, duquel nous sommes directement issus.

La première "image" du premier microscope à effet tunnel constitue symboliquement une étape infiniment plus importante non seulement pour l'humanité, mais pour l'ensemble du règne vivant terrien, que le premier pas de l'homme sur la lune.

La réalité de cet ADN et de son étrange univers dans lequel il a évolué, est bien différente du "rêve" de "l'homme conquérant l'univers" que certains voudraient voir se réaliser en "l'humanité". L'une, la réalité, impose un développement naturellement harmonieux de toutes les parties, l'autre, le "rêve", est fait de préjugés, d'intolérance, de persuasion et de volonté d'asservir.

Et, d'ailleurs que veut donc bien dire ce mot "rêve" qui semble justifier, à la fois, l'origine et le but de bien des actions de nos contemporains?

Est-ce cette activité intense du cerveau pendant le sommeil paradoxal et qui semble destinée à re-stimuler les neurones que, par refoulement ou autre raison, nous n'employons plus?

Si c'est de cela qu'il est question, admettons donc que les seules informations dont nous puissions disposer sont les souvenirs de ces états, souvenirs qui sont nécessairement bien éloignés des originaux puisque les électroencéphalogrammes de ceux qui les vivent sont bien différents de ceux qui s'en souviennent.

Là aussi, il faudra attendre les progrès de la science, de l'imagerie médicale du cerveau en l'occurence, pour que nous ayons une toute petite idée de ce que nous vivons effectivement pendant que nous rêvons.

Ou alors parle-t-on de la multitude d'états intermédiaires entre le sommeil paradoxal et l'état de veille: hypnose profonde, hypnose légère, rêverie, relaxation, détente...?

Même la notion de contemporanéité tient plus, chez nos semblables, de la "mode" et du "rêve", plutôt que de ce qui apparait pourtant clairement à travers l'évolution, comme "l'ensemble de l'ADN vivant".

Ériger la suprématie du cerveau sur le corps comme ériger en but de l'humanité, les errances de ces quelques "rêveurs de conquêtes et de dominations", plutôt que reconnaitre l'adaptation réelle de notre ADN au cours de son long processus d'évolution, est plus qu'un crime contre l'humanité, c'est un crime contre la vie dans son ensemble et c'est donc un véritable crime contre notre planète.

Original: 20080504-00
Version: 20080504-01

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