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vendredi 29 août 2008

Pensée subversive n°026 "Des prophètes et du jugement dernier"

Comment sait-on que Dieu est le seul dieu, et que c'est lui qui a créé le monde physique, chimique, biologique et enfin spirituel avec son image «l'homme»?

Si on en croit les chrétiens, cela s'est produit par son Fils Jésus Christ qui l'accompagnait depuis toujours («Nul ne connaît le Père sinon par le Fils»). Pour les adeptes du judaïsme ou de l'islam, cette révélation remontrait à Abraham, qui y aurait cru plus qu'en sa propre expérience de la vie. Cela lui fut, dit-on, imputé à justice, et tous ceux qui eurent la même foi qu'Abraham, furent sauvés.

A quelle édifice logique se réfèrent donc ces prophètes qui nous révèlent l'existence de ce Dieu unique et créateur?

D'abord, ces trois religions sont dites «révélées», et elles interdisent donc à tout nouveau prophète d'avoir, indépendemment de celles-ci, la révélation du Dieu créateur.

Ce point de doctrine permet de distinguer le Vrai Dieu (Officiel) s'étant présenté «de Lui-même» dans l'Histoire, des dieux que chacun peut imaginer, «par nécessité», n'existant que dans la pensée et qualifiés de «dieux des philosophes».

L'adepte ne peut donc, par lui-même, recevoir la révélation de l'existence de son Dieu créateur. Celle-ci doit lui être apportée par un co-religionaire qui le relie à la tradition de sa confession. Ceci évite des interprétations dissidentes et potentiellement sectaires.

Beaucoup de fidèles de ces trois religions abandonneraient toutes références à celles-ci, si ils connaissaient et avaient médité ce point de doctrine, pourtant évident et officiel.

Ensuite, pourquoi ce Dieu, si il existe, se présenterait-il comme Unique et Créateur?

Il est curieux de voir le Créateur de toute vie surenchérir sur les arguments des utilisateurs de raisonnements mégalomanes et machistes qui rendent les forts plus forts, et les faibles plus faibles.

Il est aussi étrange de le voir se substituer à la foi de son disciple, celle-ci étant pourtant naturellement nécessaire à la validation de sa propre expérience.

Il est étonnant de le voir obliger son prophète à disséminer cette révélation auprès de personnes ne l'ayant pas vécue elles-même, remplaçant ainsi la foi qu'ils ont en leur propre pratique par une expérience de crédulité, peut-être alors justifiée, mais créant ensuite un précédent autorisant tous les abus.

Enfin, si on considère les effets négatifs des religions monothéistes sur la diversité des espèces et des cultures, il est bizarre de voir ce Dieu créateur de toute vie initier une pareille destruction.

Finalement, au bout d'une existence consacrée à la foi en son Dieu, le fidèle se voit jugé par son Créateur.

Sera-t-il alors condamné pour avoir conservé la foi en sa propre expérience, ou récompensé pour avoir cru en les dires d'un autre?

Ou peut-être attend-t-on de lui qu'il aie transformé un dieu de pensée créé par lui et par nécessité, somme-toute un dieu des philosophes, en un Dieu se manifestant dans l'Histoire et révélé par autrui?

L'adepte, pourra-t-il se retourner alors pour trouver quelque soutien auprès du prophète en qui il a fait confiance, ou, le verdict ne sera-t-il prononcé que sur la base de son expérience vécue propre?

Si une personne conserve la foi irrationnelle dont elle a besoin pour valider sa propre expérience, si elle suit du début jusqu'à la fin sa propre détermination, si elle prend librement, et par elle-même, les décisions nécessaires à la poursuite de sa vie, alors, seule la fatalité peut avoir raison d'elle. En effet, au moment de rencontrer la mort, le chemin qu'elle aura poursuivi pour arriver à l'endroit de cet ultime rendez-vous aurait été pris de toutes façons. Elle n'en fera porter la responsabilité à personne d'autre qu'à elle-même.

Dieu n'aimerait-il que les irresponsables?


Original: 20080830-00
Version: 20080830-4

jeudi 28 août 2008

Pensée subversive n°025 "De l'animal biologique et du temps présent"

[L'animal est pris ici dans le sens de tout être vivant dépourvu des «spécificités» des êtres humains.]

L'idée que se fait «l'humaniste» de l'animal biologique est compromise par le préjugé de supériorité que fait peser beaucoup de traditions religieuses (monothéistes en particulier) sur l'être humain.

Ainsi, on charge l'animal biologique de causes finales lui interdisant d'avoir une véritable existence propre, pouvant échapper à notre pensée dite «humaine». Il n'aurait donc pas d'autres buts que de se nourrir ou encore se reproduire, et tous ses comportements devraient être interprétés en ce sens.

Ce n'est pas parce que l'évolution impose à toute vie qui subsiste la nécessité de se nourrir et de se reproduire, que la vie animale aurait été «créée» pour réaliser ce dessein.

Si la vie animale était bâtie pour éprouver des manques, tels que être affamé, pourquoi ne serait-elle pas aussi constituée pour en éprouver d'autres comme le besoin de déféquer ou d'uriner? Les appétences sont faites pour être assouvies, et non la vie pour les éprouver.

Comment en est-on arrivé là?

L'animal biologique conçoit le temps de façon cyclique:

Dans leur obstination à concevoir un Dieu synonyme de «souverain bien», les traditions religieuses (monothéistes, surtout) ont eu tendance à séparer le bien du mal, au lieu de les percevoir comme un tout indissoluble. Ainsi on parle d'une vie créée pour «inspirer sans expirer» (croitre sans décroitre), manger, boire, naitre et ensemencer.

Pourquoi ne pas parler d'une vie faite pour «expirer sans inspirer» (décroitre sans croitre), déféquer, uriner, mourrir, ou servir de terreau? Cela serait tout aussi possible, si la vie n'était pas le fruit d'une évolution, mais «créée»!

C'est cette séparation, qui provoque le déséquilibre, la souffrance psychologique, et finalement l'action forcenée.

Dire d'un goinfre, d'un tueur, d'un violeur, ou d'un obsédé sexuel qu'il agit comme un animal, est typique du raisonnement d'un «humaniste» qui se borne à imaginer l'être humain comme supérieur à l'animal, et non de l'analyse faite par un être doué d'intelligence et d'un jugement pondéré.

L'intelligence biologique consiste simplement à vivre encore au/le moment présent. Toutes les stratégies concourant à ce but sont donc «intelligentes».

L'intelligence cérébrale consiste à prévoir quels influx nerveux vont traverser le cerveau si telle ou telle action motrice est entreprise/contenue. Elle ne peut donc s'intéresser qu'aux mécanismes répétitifs.

Les êtres biologiques nous entourant, étant tous le fruit d'une évolution qui nous échappe de par l'absence de caractère cyclique, il est impossible de vivre le temps présent d'une autre façon que biologique. Les religions, les philosophies, les idéologies, et même les simples idées nous éloigneront toujours de la réalité de ce qui nous entoure ici, et maintenant.


Original: 20080828-00
Version: 20080905-1



mercredi 27 août 2008

Pensée subversive n°024 "De l'amour naissant et de l'amertume"

L'amour naissant ressemble à une graine. Tant que celle-ci est maintenue dans des conditions adéquates de sècheresse et de lumière, elle peut être conservée indéfiniment.

De même, la faculté d'aimer, don de la nature permettant, entre autre, la reproduction, et l'éducation de la descendance, peut se conserver intacte, tant qu'elle ne rencontre pas les circonstances nécessaires à son éclosion.

Mais, une fois les conditions d'humidité et d'obscurité rencontrées, la graine germe, et la plante qui y est contenue commence à croitre. De façon semblable, lorsque les circonstances biologiques appropriées surviennent, l'amour se développe, et entraine les comportements qui y sont liés.

Véritable cadeau de la vie, l'amour ne doit pas être confondu avec les idées et idéaux que nous nous créons afin de tenter d'échapper à notre misère, ou à la morosité de notre existence. L'amour trouve son origine dans la biologie, et non dans la psychologie, la philosophie, ou la religion.

Tenter de stopper, de freiner, ou de figer un amour naissant, c'est comme s'efforcer de paralyser la croissance d'une graine germée. L'exercice, s'il s'avérait possible, serait en tout cas impraticable à celui qui en ignorerait les lois de l'évolution, et donc de la chimie. Si celui-ci se hasardait à le tenter, il ne provoquerait que le dépérissement inexorable de la vie contenue dans la graine, ou de cet amour encore naissant.

Si les plantes mortes de vieillesses, ou avortées forment un terreau, à l'intérieur duquel les graines trouvent des conditions propres à leurs germinations, les amours précocement défunts créent ensemble une amertume ambiante, dans laquelle un nouvel amour naissant se distingue aisément de son contexte.

Trouver une cause finale à toute cette amertume, en se disant «C'est que cet amour ne devait pas se produire!», donne raison aux exterminateurs et autres tortionnaires.

Original: 20080827-00
Version: 20080830-1



vendredi 1 août 2008

Pensée subversive n°023 "Des causes finales"


Seules les idées sont créées dans un but déterminé.

Rien dans l'univers physique, chimique, ou biologique n'est «créé» en vue d'obtenir un résultat prévu par avance.

Le monde qui nous entoure est le fruit de mécanismes physiques, chimiques et biologiques. L'évolution biologique, par exemple, qui définit toute matière vivant actuellement, est d'origine chimique. Les expériences de Sol Spiegelman vers 1970 à propos de l'ARN montrent clairement la nature exclusivement chimique de l'évolution biologique.

Même lorsque les biologistes manipulent l'ADN de cellules vivantes en vue d'obtenir des êtres viables aux caractéristiques déterminées, ni les matériaux utilisés, ni le résultat obtenu ne sont «créés» en vue d'obtenir le résultat escompté. La matière physique est et restera «indifférente» aux idées dont l'homme tente de la charger. Si le résultat correspond au but attendu, c'est simplement que les lois de la chimie ont été bien comprises, et respectées par ces biologistes, et non que ces derniers auraient été subitement transformés en «Dieu».

De même, ni le grain, ni la poule, ni l'oeuf, ne sont «faits» pour être mangés. Leurs existences ne tiennent pas à une idée, ils existent pour eux-mêmes, n'en déplaise aux cultivateurs et éleveurs qui les ont nourri.

C'est ainsi qu'on peut parfois entendre de curieuses réflexions:

Celle par exemple de cette commentatrice qui disait d'un peuple vivant de façon traditionnelle:

- «Ils sont utiles à la diversité culturelle de la planète. Ils appartiennent à la richesse de notre Terre.»

Voilà un discours rempli de bonnes intentions! A l'écouter, on aurait pu penser que son message s'adressait à un mari vindicatif, orgueilleux et présomptueux, qui aurait eu comme projet de détruire toute vie qu'il aurait jugée inutile.

Dans ce cas là, pourquoi notre commentatrice ne dit-elle pas carrément:

- «Ils ne sont utiles qu'à eux même et c'est déjà bien suffisant. Qui es-tu, toi pour oser dire que tu connais l'origine et la destination des êtres? Tu te prends donc pour «Dieu»? L'ensemble des êtres vivants sur terre n'est, en lui-même, ni riche ni pauvre, il n'a pas été «créé» pour que nous en jugions!»

Ce second discours, serait bien plus utile que le premier qui contient implicitement des théories inexactes et dangereuses.

Dans un autre registre, il est normal, que les couples qui en ont les moyens, décident du moment propice à accueillir leur progéniture.

Mais, lorsque l'enfant est là, dire que «les conditions n'étaient pas remplies», revient de nouveaux à vouloir dicter au vivant des lois imaginées par nous-même. C'est ignorer les principes mêmes du monde biologique.

Aussi, dire de tout enfant qu'il est «incomplet», ou «en devenir», c'est encore vouloir attribuer une «cause finale» à un être vivant. C'est tenter de le charger d'une mission qui n'a rien avoir avec sa nature.

L'enfant n'est pas là pour servir la société, c'est la société (une idée inventée par les hommes dans un but déterminé) qui est là pour servir l'enfant.

Original: 20080801-00
Version: 20080802-1

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